
Au fait, c’est quoi une démence ?
Savez-vous qu’il existe plusieurs formes de démence ? On étiquette souvent à tord comme malade d’Alzheimer les personnes démentes. Certes la maladie d’Alzheimer reste la plus répandue parmi les maladies neurodégénératives. Pour autant, il existe d’autres formes de démences. Afin de ne pas les oublier, je vous livre mon focus sur les 5 démences principales, Mais avant tout, de quoi parle t-on exactement lorsqu’on parle de démence ?
La démence est un mot qui fait peur, souvent perçu comme péjoratif voire insultant. Pourtant, ce mot désigne une réalité médicale courante et un parcours du combattant pour les d’aidants.
La démence n’est pas un gros mot. Dire d’une personne qu’elle est démente n’est pas une insulte (si tant est que ce soit vrai).
La démence est un terme général désignant un déclin progressif de la fonction cognitive. Ce déclin va impacter la mémoire, la pensée, le langage et le jugement. Par conséquent, la vie quotidienne s’en retrouve chamboulée. Contrairement à la simple perte de mémoire liée à l’âge, la démence représente une détérioration sévère et se traduit par plusieurs symptômes qui diffèrent selon les individus. La maladie démentielle interfère de manière significative avec les activités de tous les jours et les relations sociales.
Dans cet article vous verrez d’abord que la démence est un fléau qui peut toucher n’importe qui. Puis nous ferons un focus sur les 5 démences principales afin de bien distinguer les différentes formes de la maladie et les manifestations qui y sont associées.
La démence : un fléau sous estimé
La démence en chiffres en France
En France, en 2024, on estime à 1,3 millions le nombre de personnes touchées par la démence. Ce chiffre représente 2% de la population française et un peu plus de 8% des plus de 65 ans. Le pourcentage augmente considérablement avec l’avancée de l’âge. Les démences précoces existent, bien que plus rares, elles sont de véritables drames de vie.
Pour chaque personne touchée par la démence, c’est tout le cercle familial et amical qui est impacté. Ainsi les individus concernés par la maladie représente plusieurs dizaines millions de personnes dans le pays.
Des données sous-estimées
Faites vous partie des rares français non concernés par ce fléau ? Si votre réponse est oui, prenez en considération que seul 35% des personnes sont diagnostiquées.
Pourquoi cette sous-estimation ? Plusieurs facteurs expliquent ce faible taux de diagnostics chez la population démente. Notre représentation de la vieillesse peut être l’un d’eux. Nous admettons facilement qu’une personne âgée perde la tête sans pour autant penser à une pathologie. Lorsqu’il s’agit d’un parent très proche, un père, une mère ou un conjoint, c’est d’autant plus difficile à imaginer. En effet, l’affection que nous leur portons biaise notre jugement. Enfin, la maladie évolue souvent très lentement au début . Les personnes affectées par la démence mettent en place des stratégies d’adaptation qui masquent leurs symptômes pendant parfois plusieurs années.
Pour en savoir plus sur les chiffres épidémiologiques, n’hésitez pas à regarder cette étude de La Fondation Recherche Alzheimer après avoir découvert les différents types de démence.
Focus sur les 5 démences principales
Il existe plusieurs types de démence, chacun ayant ses propres caractéristiques et évolutions.
1- Alzheimer, la plus connue et fréquente
La maladie d’Alzheimer est la forme la plus courante, représentant environ 60 à 80 % des cas de démence. Elle se manifeste par une perte de mémoire à court terme, des difficultés à trouver les mots justes. La désorientation dans le temps et l’espace est toujours présente. Cette désorientation peut provoquer des troubles à type de déambulation (la personne erre sans but, se perd), et d’inversion du rythme jour-nuit. On constatera aussi des troubles de la planification et de l’organisation. L’individu ne sait plus dans quel ordre faire les choses. Faire la cuisine, se laver, s’habiller devient difficile. Les changements de comportement et d’humeur sont fréquents, voire inévitables
2- La démence vasculaire, une démence évitable
La démence vasculaire résulte de problèmes de circulation sanguine au cerveau.
Elle se manifeste souvent par des troubles moteurs et des difficultés à exécuter des tâches complexes. Les fluctuations de l’humeur, les troubles attentionnels et la fatigabilité représentent un tableau typique de cette maladie.
Néanmoins, il est possible de prévenir cette démence. Un diabète mal équilibré et/ou un antécédent d’accident vasculaire cérébral sont des facteurs de risques de ce type de démence. Cette démence apparait chez des individus ayant certains antécédents : diabète, hypercholestérolémie, hypertension artérielle et antécédant d’AVC. Une bonne hygiène de vie avec une alimentation équilibrée, la pratique régulière d’une activité physique et un bon suivi de ces pathologies chroniques sont cruciaux. En effet, suivre ces conseils de prévention réduit considérablement le risque de développer une démence vasculaire.
NB : On parle de démence mixte lorsqu’une démence vasculaire est associée à une maladie d’Alzheimer. Malheureusement, la démence vasculaire est un facteur de risque de développer une maladie d’Alzheimer.
3 & 4 – Démence à corps de Lewy et démence Parkinsonienne : deux maladies à ne pas confondre
- La démence à corps de Lewy se caractérise par des fluctuations cognitives, des hallucinations visuelles et des troubles du mouvement. Les fluctuations cognitives font que la personne peut parfois être parfaitement cohérente et soudain tenir des propos qui semblent délirants. Les hallucinations, souvent présentes en soirée, provoquent une angoisse importante, des troubles du sommeil, voire des idées paranoïaques. Les troubles du mouvement renvoient au syndrome parkinsonien et arrivent plus tardivement dans la maladie.
- La démence parkinsonienne, qui est l’évolution de la maladie de Parkinson, est parfois confondue avec maladie à corps de Lewy. En effet, on retrouve les mêmes troubles du mouvement dans ces deux maladie. Tandis que chez le malade de Parkinson, les difficultés physiques débuteront avant l’apparition des troubles psychiques, la personne affectée par la DCL, développera une altération cognitive en premier.
Si vous vous intéressez particulièrement à ces deux maladie, voici une vidéo très instructive de l’association des aidants et malades à cops de Levy.
5- La démence fronto temporale : particulièrement éprouvante pour les proches
La démence frontotemporale, (DFT) affecte principalement la personnalité, le comportement et le langage.
Cette démence est particulièrement difficile à vivre pour les aidants. Le malade atteint de DFT a, dans la plupart des cas, des troubles psychocomportementaux entravant sa sécurité et celle des autres. Le langage peut être particulièrement grossier avec des insultes. En outre, la désinhibition verbale est fréquente mais aussi parfois sexuelle. Par conséquent, le malade peut avoir des gestes déplacés sur d’autres individus et/ou faire preuve d’exhibition. Aussi, l’accompagnement dans les soins est souvent difficile avec de l’opposition et de l’agressivité physique.
Malheureusement, il est très compliqué, voire impossible sauf moyens financiers très importants, de maintenir un proche atteint de cette maladie à domicile. La sévérité des symptôme est épuisante et met en danger le proche aidant. Il est urgent de se faire épauler et orienter rapidement si une personne de votre entourage est atteinte de cette démence.