
Paulette, touchée par la maladie d’Alzheimer, ne peut pas vivre sans son chat
Démence et animaux de compagnie : des liens précieux à préserver, l’histoire qui va suivre en est un parfait témoignage. Paulette, 86 ans, atteinte de troubles cognitifs, partage une relation unique et profondément fusionnelle avec son chat, Ramsès. Dix ans de vie commune, ce n’est pas rien. Depuis que son diagnostic de démence a été posé, Paulette a vu son monde se rétrécir et devenir parfois angoissant. Pourtant, au milieu de cette confusion, la présence de Ramsès apporte une lumière réconfortante dans sa vie quotidienne. Chaque matin, le doux ronronnement de Ramsès réveille Paulette avec une sensation de normalité et de constance.

Les moments de tendresse entre Paulette et Ramsès sont nombreux et démontrent bien les liens forts qui les unissent. Quand Paulette se sent perdue ou agitée, Ramsès s’installe calmement sur ses genoux, procurant une chaleur rassurante. Le simple fait de caresser le pelage soyeux de son chat aide Paulette à retrouver un sentiment de calme et de sérénité. Ces petites interactions quotidiennes deviennent alors des ancrages précieux dans une vie marquée par l’incertitude et l’oubli.
La complicité entre Paulette et Ramsès se manifeste également par des rituels quotidiens. Chaque après-midi, ils s’installent ensemble près de la fenêtre pour épier les voisins et guetter les derniers ragots. Pour Paulette, ces moments partagés ne sont pas seulement des distractions agréables; ils représentent une forme de stabilité et de connexion dans un monde de plus en plus fragmenté. Ramsès, par sa présence affectueuse, aide Paulette à maintenir un lien avec la réalité. Il est un soutien quotidien dans son périple à travers les affres de sa maladie.
Posséder un animal de compagnie : Une thérapie très efficace des démences
Ce témoignage touchant met en lumière l’importance des animaux de compagnie pour les personnes atteintes de troubles cognitifs. Les animaux, par leur fidélité et leur amour inconditionnel, jouent un rôle essentiel en offrant confort, compagnie et stabilité. Pour Paulette, Ramsès est bien plus qu’un simple animal de compagnie; il est un soutien émotionnel sans faille et une source de bien-être inestimable dans son quotidien. Cette relation révèle comment un animal de compagnie peut profondément influencer la qualité de vie d’une personne atteinte de démence. Il apporte des moments de joie et de réconfort dans un monde troublé et anxiogène.
Des vertus pour combattre l’anxiété et la dépression

Les animaux de compagnie jouent un rôle primordial dans la qualité de vie des personnes souffrant de troubles cognitifs. La présence d’un animal apporte des bienfaits émotionnels significatifs. En effet, plusieurs études montrent que les interactions régulières avec des animaux de compagnie, comme les chiens ou les chats, peuvent réduire l’anxiété et la dépression chez les personnes démentes. Ces interactions favorisent la libération d’endorphines, les hormones du bien-être, et contribuent ainsi à améliorer l’humeur générale.
Entretenir les capacités cognitives
Sur le plan cognitif, les animaux de compagnie peuvent également offrir des avantages considérables. Les soins et les interaction avec les animaux procurent une stimulation mentale. C’est pourquoi leur présence est bénéfique aux personnes atteintes de troubles cognitifs. Ainsi, le simple fait de nourrir un chien ou de jouer avec un chat aide à maintenir des capacités cognitives, notamment celles de la mémoire et de la concentration. Aussi, certaines études ont révélé que ces activités peuvent ralentir la progression de la démence en maintenant le cerveau actif.
Maintenir les capacités physiques

Les avantages physiques ne sont pas en reste. La présence d’un animal de compagnie encourage souvent une augmentation de l’activité physique. Les promenades régulières avec un chien, par exemple, offrent une excellente occasion de se dépenser.
Ces activités physiques sont toujours recommandées par l’OMS même après 65 ans. En effet, elles renforcent la santé cardiovasculaire et la mobilité, prévenant aussi les chutes qui peuvent avoir un impact dramatique pour le maintien de l’autonomie. En outre, le soin apporté à l’animal, comme le brossage ou le bain, peut servir de thérapie physique douce, adaptée au grand âge. Ces soins auprès des animaux contribuent alors au maintien de la coordination et de la force musculaire.
Ce qu’il faut retenir sur les bienfaits des animaux de compagnie auprès des personnes atteintes de démence
En bref, les animaux de compagnie offrent une multitude d’avantages aux personnes atteintes de troubles cognitifs. Ces avantages concernent les améliorations émotionnelles, cognitives ou physiques. Grâce à son chat, Paulette se réveille, pratique une activité physique adaptée, travaille sa concentration et maintien un état de bien-être. Ces interactions précieuses méritent une attention particulière dans le cadre de l’accompagnement apportés aux personnes démentes.
Avoir un animal lorsqu’on a des troubles cognitifs : quelques précautions à prendre
Nous ne comptons plus les bienfaits de la présence des animaux auprès de nos proches affectés par une maladie neuroévolutive. Néanmoins, la possession d’un animal de compagnie par une personne atteinte de troubles cognitifs peut comporter quelques risques. Sachant cela, la mise en place de certaines adaptations sera nécessaire.
Les risques pour l’animal de compagnie
D’un côté, les animaux pourraient souffrir de négligence involontaire. En effet, une personne affectée par la maladie d’Alzheimer comme Paulette, pourrait oublier de nourrir son chat, de lui fournir de l’eau fraîche. Et pourtant, son chat, elle l’aime ! L’amour n’a rien à voir dedans, ne vous méprenez pas. Elle pourrait négliger de l’ emmener chez le vétérinaire pour des soins essentiels. Ces oublis peuvent entraîner des problèmes de santé graves pour le chat Ramsès, compromettant son bien-être général.
Les risques pour la personne atteinte de troubles cognitifs
Pour notre Paulette atteinte de troubles cognitifs, les risques ne sont pas non plus à négliger. Paulette pourrait chuter, se faire mordre ou griffer accidentellement. De plus, la transmission de maladies zoonotiques (par des parasites) est fort probable.
Les chutes peuvent survenir lorsqu’une personne trébuche sur son animal ou ses jouets. Elles sont susceptibles d’entraîner des blessures graves, surtout chez les personnes âgées. Les morsures ou griffures accidentelles peuvent se produire lorsque l’animal est manipulé de manière maladroite. Les zoonoses, maladies transmises de l’animal à l’humain, représentent également un danger potentiel. D’autant plus chez les personnes âgées qui ont un système immunitaire affaibli.
Des conflits familiaux ou domestiques peuvent également émerger, car la responsabilité de l’animal peut devenir un sujet de discorde. Les membres de la famille peuvent se disputer sur qui doit assumer les tâches de soins de l’animal. Ces tensions surviennent si la personne atteinte de troubles cognitifs n’est plus capable de le faire elle-même. Pour éviter de telles tensions, pensez à discuter et à planifier clairement la répartition des responsabilités dès le début.
Astuces pour prévenir les risques et assurer la sécurité de tous

Pour minimiser ces risques et assurer la sécurité de tous, plusieurs mesures peuvent être mises en place. Par exemple, l’utilisation de rappels visuels ou électroniques peut aider la personne atteinte de démence à se souvenir des tâches de soin de l’animal. En outre, il peut être bénéfique de désigner un membre de la famille ou un voisin comme « co-responsable » de l’animal pour s’assurer que ses besoins sont toujours satisfaits. Enfin, des formations spécifiques pour les animaux, visant à réduire les comportements imprévisibles, peuvent contribuer à prévenir les accidents et à renforcer la relation entre l’animal et son propriétaire. Ces formations concernent surtout les chiens, en faisant appel à des éducateurs canins.
Comment faire pour permettre aux personnes démentes de garder leurs Animaux de Compagnie en toute sécurité ?
Choisir un animal adapté
La gestion des animaux de compagnie pour les personnes atteintes de troubles cognitifs nécessite une approche réfléchie et adaptée. Choisir le bon animal est essentiel. Les animaux âgés et calmes, tels que les chats ou les chiens seniors, sont souvent plus appropriés car ils demandent moins d’énergie et d’attention. Ils peuvent offrir une compagnie apaisante sans être trop exigeants, ce qui est bénéfique pour les personnes démentes. Attention aux poissons, perruches, lapins et rongeurs qui demandent beaucoup plus d’entretien qu’on ne l’imagine.
Faire appel à des services d’aide et identifier une personne ressource
Il est aussi nécessaire de mettre en place des aides pratiques. Les services de soins pour animaux, comme les sociétés de pet sitting, peuvent offrir un soutien précieux, en prenant en charge les tâches quotidiennes comme la promenade, le toilettage et l’alimentation. Aussi, identifier un proche ou un voisin de confiance qui peut s’engager à aider régulièrement ou intervenir en cas d’urgence est une mesure de sécurité importante.
Aménager un environnement adapté
Créer un environnement sûr et adapté pour l’animal et la personne est une priorité. Vérifiez que la maison soit exempte de dangers potentiels pour l’animal, comme les objets tranchants ou les plantes toxiques. Utilisez des dispositifs de sécurité, tels que des barrières pour restreindre l’accès à certaines zones. Pensez également à placez les objets essentiels, comme la nourriture et l’eau, à des endroits faciles d’accès pour la personne atteinte de troubles cognitifs. Investissez dans une fontaine à eau et un distributeur de croquettes si vous ne pouvez pas rendre visite quotidiennement à votre proche.
Restez vigilants aux signes de négligences

Il est également important de surveiller les signes indiquant que la personne ne peut plus s’occuper de son animal. Des signes comme l’oubli de nourrir l’animal, négliger son hygiène ou des changements de comportement de l’animal peuvent indiquer qu’une intervention tierce devient nécessaire. Si les conseils donnés au préalable ne suffisent plus, n’hésitez pas à discuter avec un professionnel de la santé ou un vétérinaire pour évaluer la situation et trouver des solutions adaptées. Les associations de protection animale, autrement dit les refuges, peuvent être aussi de très bon conseil.
En adoptant ces mesures pratiques, il est possible de maintenir un équilibre harmonieux entre les besoins des personnes démentes et ceux de leurs animaux de compagnie. Vous assurerez ainsi une cohabitation sereine et bénéfique pour tous.
Les animaux de compagnie en EHPAD
La récente législation (loi « Bien Vieillir du 8 Avril 2024 ») qui permet l’acceptation des animaux de compagnie dans les EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) représente une avancée significative pour le bien-être des résidents atteints de troubles cognitifs. Cette mesure légale reconnaît les nombreux bénéfices associés à la présence d’animaux de compagnie, tels que la réduction de l’anxiété, l’amélioration de l’humeur et la stimulation cognitive.
Les animaux de compagnie jouent un rôle indispensable en apportant du réconfort et en créant un environnement plus chaleureux pour les personnes démentes. Ils contribuent également à maintenir un lien social et émotionnel essentiel, souvent mis à mal par la progression des troubles cognitifs. En permettant la cohabitation avec ces compagnons, les EHPAD favorisent non seulement une meilleure qualité de vie pour leurs résidents, mais aussi un sentiment de normalité et de continuité.
Cependant, l’implication des proches aidants restera indispensable pour accueillir nos compagnons à quatre pattes dans les EHPAD. En effet, la loi n’a pas prévu de budget supplémentaire pour des créations de poste de gardien d’animaux, voire d’assistant vétérinaire exerçant dans ces structures. Libres aux EHPAD à but lucratif d’y consacrer une partie de leur budget, mais quid des EHPAD dépendant uniquement des maigres financements publics ? L’ajout de ces postes semblent pourtant la condition sine qua non à la réussite de cette cohabitation dans nos institutions.
A vos claviers !

Comme toujours, je vous encourage vivement à partager en commentaires ou dans le forum vos propres expériences et réflexions sur ce sujet. Vos témoignages et discussions peuvent enrichir notre compréhension collective et offrir des perspectives diversifiées sur les défis et les bienfaits d’intégrer des animaux de compagnie dans les soins aux personnes atteintes de troubles cognitifs.
La gestion des animaux de compagnie pour les personnes démentes est un effort communautaire qui requiert le soutien mutuel. En participant activement à cette discussion, vous contribuez à une communauté plus informée et solidaire, capable de mieux répondre aux besoins des personnes vulnérables. Ensemble, nous pouvons continuer à explorer et à promouvoir des solutions innovantes qui améliorent la vie des personnes âgées et de leurs fidèles compagnons.